C’est le 5 décembre 1360 que le roi de France, Jean II le Bon, décide la création d’une nouvelle pièce d’or : le franc à cheval. La pièce représente, sur la face, Jean II le bon à cheval, avec l’inscription « IOHANNES DEI GRATIA – FRANCORV REX » (« Jean, par la grâce de Dieu, roi des Francs »).
Le franc à cheval est une monnaie d’or à 24 carats pesant 3,885 grammes, et valant 20 sous, soit 1 livre tournois. Il est alors émis pour financer la rançon du roi Jean le Bon, prisonnier des Anglais.
Le système monétaire sous Jean le Bon
Le système monétaire de l’époque est un système duodécimal (calcul en base 12). Il avait été défini sous Charlemagne, en 781, et perdurera jusqu’en 1795, date à laquelle la Révolution Française, l’a remplacé par le système que nous connaissons de nos jours.
Pendant mille ans, trois unités de comptes sont utilisées : la livre, le sol et le denier :
- Le denier est l’unité de base. Elle l’était déjà dans le système monétaire de l’Empire Romain.
- Le sol, ou sou, unité intermédiaire, vaut 12 deniers
- La livre, unité supérieure, vaut 20 sols, soit 240 deniers.
Le système duodécimal livre, sol et denier a été utilisé au Royaume-Unis jusqu’en 1971 (Pound, Shilling, Penny). Deux monnaies de compte sont utilisées en 1360 : La livre tournois et la livre parisis.
- La livre parisis est frappée dans les ateliers de Paris et de Troyes. 1 livre parisis vaut 240 deniers parisis, soit 20 sous parisis.
- La livre tournois est frappée à Tours. C’est la monnaie de compte du Domaine Royal. 1 livre tournois faut 240 deniers tournois, soit 20 sous tournois. Le rapport avec la livre parisis est de 4/5 : 1 livre tournois (20 sous tournois) vaut 16 sous parisis
Le poids en métal d’une pièce est exprimé en une fraction d’un marc du métal. Le marc est une unité de poids, correspondant à 244,75 grammes. Le Franc à Cheval pesait 1/63 du marc d’or, soit 3,885 grammes. Ceci signifie qu’on frappait 63 pièces d’or dans un marc. La valeur du Franc à Cheval est fixée par le roi à 20 sous tournois, soit 1 livre tournois. Le franc est ainsi devenu synonyme de livre.
La frappe des monnaies
Pour frapper la monnaie, le monnayeur taille des flans dans un marc : 63 flans dans un marc pour le Franc à Cheval. Le flan est ensuite ajusté pour former un disque. Le disque est alors posé sur un coin, lui même posé sur une pile en bois. Ce coin est l’empreinte en métal du coté pile de la pièce.
Le monnayeur appose sur l’autre coté du flan le coin mobile, appelé face, qui correspondait à l’empreinte en métal du coté face de la pièce, et frappait le coin avec un marteau. Les deux coins imprimait alors leur empreinte sur le flan, et formait la pièce. Cette technique appelée frappe au marteau a été utilisée pour la fabrication des monnaies jusqu’au début du XVIIe siècle.