Le 2 avril 1982, sans déclaration de guerre préalable, l’Argentine lance l’invasion des îles Malouines, dont elle revendique la souveraineté.
Les îles Malouines, ainsi que ses dépendances, les îles de Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud, sont des territoires d’outre-mer du Royaume-Uni depuis 1833, mais sont revendiquées par l’Argentine, qui y avait précédemment établi une colonie pénitentiaire.
Rex Hunt, le gouverneur britannique, est informé d’une potentielle invasion le 31 mars. Il ne dispose que de 67 marines. 12 d’entre eux sont envoyés vers l’île de Géorgie du Sud, sur laquelle des soldats argentins ont débarqué fin mars, sous couvert d’une expédition civile destinée au démantèlement de la station baleinière de Leith Harbour et qui y ont hissé le drapeau argentin. Aux 55 marines restants se joignent 25 à 40 volontaires.
Le 2 avril dans la nuit, l’opération Rosario est lancée. 84 soldats des forces spéciales sont débarquées au sud Port Stanley, capitale des Malouines. Ils se dirigent d’abord vers les casernes de Moody Brook, au nord-ouest de Port Stanley. Des grenades au phosphore blanc, une arme chimique, auraient alors été utilisées par les troupes argentines. Les troupes britaniques décident de se replier sur la résidence du gouverneur (Government House), dans la capitale, qui est devenue le quartier général britannique.
Un second débarquement a lieu peu après à Yorke Bay, au nord de la ville, près de l’aéroport, qui est pris au matin.
Pendant ce temps, les troupes débarquées convergent vers la résidence du gouverneur, mais sont repoussées par les soldats britanniques.
A 8h du matin, Port Stanley est sous contrôle argentin, tandis que le gouverneur est assiégé. Vers 13h, il engage des pourparlers en vue de sa reddition, et un cessez-le-feu est proclamé. Le gouverneur Hunt se rend alors à la mairie de Stanley, avec son chapeau à plumes de gouverneur, pour rencontrer le général argentin, à qui il déclare, en refusant de lui serrer la main : « Vous avez atterri illégalement sur le territoire britannique et je vous ordonne de vous retirer, vous et vos troupes immédiatement ». La garnison se rend, et le drapeau argentin est hissé sur la résidence.
Dès 14h, le Royaume-Uni expulse les diplomates argentins à Londres, et la banque d’Angleterre gèle les avoirs argentins.
A 16h30, à Londres, le ministère de la défense entre en communication par TELEX avec l’opérateur anglais :
LON (London): HELLO THERE WHAT ARE ALL THESE RUMOURS WE HEAR THIS IS LON
FK (Falklands): WE HAVE LOTS OF NEW FRIENDS
LON: WHAT ABOUT INVASION RUMOURS
FK: THOSE ARE THE FRIENDS I WAS MEANING
LON: THEY HAVE LANDED
FK: ABSOLUTELY
LON: ARE YOU OPEN FOR TRAFFIC IE NORMAL TELEX SERVICE
FK: NO ORDERS ON THAT YET ONE MUST OBEY ORDERS
LON: WHOSE ORDERS
FK: THE NEW GOVERNORS
LON: ARGENTINA
FK: YES
LON: ARE THE ARGENTINIANS IN CONTROL
FK: YES YOU CAN’T ARGUE WITH THOUSANDS OF TROOPS PLUS ENORMOUS NAVY SUPPORT WHEN YOU ARE ONLY 1600 STRONG. STAND BY.
La station est aux mains des argentins.
Les derniers commandos sont arrêtés le 4 avril, alors que l’ensemble des Malouines sont occupées. Les soldats sont envoyés par avion à Montevideo, en Uruguay, d’où ils seront renvoyés au Royaume-Uni.