C’est le 14 juin 1821, sans résistance, que le dernier roi de Sennar, Bady VII, vint présenter sa soumission aux troupes égyptiennes.
En 1820, Méhémet Ali, vice-roi d’Egypte, décide d’entreprendre la conquête du Soudan. Il confie la campagne à son fils Ismaïl.
Le récit d’une partie de ce voyage nous est parvenu grâce à Frédéric CAILLIAUD, explorateur, minéralogiste, géologue et égyptologue, qui obtint de Méhémet Ali le droit de suivre l’expédition. C’est lors de cette expédition qu’il découvrit les ruines de Méroé. Le Soudan était à l’époque divisé en plusieurs entités. L’une des plus importante était le Royaume de Sennar : le sultanat bleu.
Le royaume de sennar
Le sultanat de Sennar a été fondé au début du XVIe siècle par le peuple Funj, qui y établit sa capitale, Sennar. Très puissant au XVIe siècle, il commença à décliner au siècle suivant. La puissance du sultanat s’appuyait entre autre sur sa cavalerie lourde, qui était crainte des forces ottomanes.
En 1821, nous explique F. CAILLIAUD, le roi Bady VII était sur le trône depuis plusieurs années, mais, manquant de résolution et de capacité médiocre, son pouvoir était aux mains de deux usurpateurs, Mohammed-A’dlan et Hassan-Regeb, qui étaient ennemis l’un de l’autre.
En avril 1821, à l’approche des troupes d’Ismaïl pacha, les deux ennemis décident de s’entendre momentanément afin de les combattre. Lors du rassemblement, Regeb fait assassiner A’dlan. Ses partisans, au lieu de se regrouper derrière Regeb, demandèrent vengeance. Le 1er juin, les deux parties se combattent, et Regeb obtient l’avantage.
La conquête
C’est à ce même moment que les troupes de Méhémet Ali commencent à approcher de Sennar. Regeb décide alors de fuir vers l’Ethiopie. Les troupes d’A'dlan se regroupent derrière le roi Bady. Celui n’est plus en mesure de se défendre, et présente, le 14 juin, sa soumission à Ismaïl.
Après un traditionnel échange de cadeaux, le nouveau maître entra dans la capitale. Il nomma l’ancien roi Cheikh de la province. Hassan-Regeb tenta d’organiser une résistance à l’intérieur du pays, contre le nouveau pacha, mais il fut rapidement pris, ainsi que ses partisans. Les meurtriers d’A'dlan furent condamnés à être empalés.