La bataille de Fort Donelson se déroule du 12 au 16 février 1862.
Fort confédéré, le Fort Donelson surplombe la rivière Cumberland, au niveau de Dover, dans le Tennessee. La Cumberland donne directement accès à Nashville, capitale du Tennessee et important centre industriel confédéré.
Après la chute du Fort Henry, sur la rivière Tennessee, la prise du Fort Donelson devait permettre aux forces Nordistes de contrôler deux importantes voies navigables et de s’infiltrer ainsi en territoire confédéré.
La bataille de Fort Donelson oppose près de 17000 soldats confédérés, encerclés par 25000 nordistes. Les nordistes sont dirigés par le général de brigade Ulysses Simpson Grant, le futur héros de la guerre de sécession et président américain.
Le gros des troupes part de Fort Henry le 12 février, tandis que l’escadre navale, forte de quatre cuirassés remonte la rivière Tennessee pour gagner la Cumberland, et redescendre vers Dover. Dès le 13 février, les nordistes lancent de faibles attaques, afin de tester les défenses sudistes.
Le 14, la flottille arrive, et tente d’attaquer le fort. Cependant, le fort résiste. Ses canons causent d’importants dégâts aux navires, qui doivent se retirer. Les confédérés n’ont pas perdu un seul homme dans l’engagement.
Malgré leur victoire navale, les confédérés ne croient pas pouvoir tenir le siège et, le 15 février, décident de tenter un assaut des lignes nordistes afin d’évacuer le fort. Le mouvement, qui commence au matin, est d’abord victorieux. Les confédérés profitent de la fatigue des soldats nordistes (il fait -12°C, le terrain est enneigé, et il y a peu d’abris), et de l’absence du général Grant, parti s’entretenir avec le commandant de l’escadre navale.
Les nordistes reculent jusqu’au retour de Grant, qui organise la contre-attaque. Le général confédéré donne alors l’ordre aux troupes de se replier vers le fort. Les nordistes en profitent pour attaquer de l’autre coté du champ de bataille. La situation se stabilise, mais les confédérés sont toujours encerclés.
Les deux généraux confédérés, John Buchanan Floyd et Gideon Pillow, craignant d’être pris par les forces nordistes, et traduits en justice, décident d’abandonner leur commandement et de fuir le fort par la rivière. Le général Simon Bolivar Buckner prend alors le commandement, avec pour seule tache de négocier un armistice.
Le 16 février, alors que Floyd, Pillow et le colonel Nathan Bedford Forrest, qui commande la cavalerie, parviennent à s’enfuir, Buckner envoie un émissaire pour négocier la reddition.
Il obtient une réponse ferme de Grant, qui lui vaudra sa réputation :
Aucun terme ne sera accepté à l’exception d’une capitulation sans condition et d’une reddition immédiate. Je me propose de prendre position immédiatement sur vos positions
Buckner, contraint d’accepter une capitulation sans condition, lui répondra :
L’état des forces sous mes ordres coïncidant avec un changement inopiné de commandants, ainsi que l’écrasante supériorité numérique des forces sous votre commandement me forcent à accepter, en dépit du brillant succès militaire des forces confédérées hier, me contraignent à accepter l’offre ingrate et dénuée de tout sens chevaleresque que vous me proposez.
Grant fera ce jour là plus de 12000 prisonniers, soit plus que tout les généraux de l’Union depuis le début de la guerre. Il aura perdu 2700 hommes dans cette bataille. Cette victoire, qui ouvre la voie de Nashville, qui sera prise le 25 février, vaudra à Grant le grade de général de division.